Le voyage de Keil † Partie 1

Le vide défilait devant mes yeux, le vent soufflait dans mes oreilles et fouettait mon corps nu. Il faisait noir, je n'avais jamais vu une obscurité aussi profonde. Je tombais à l'infini dans un vide inconnu. Une lueur attirante et douceureuse apparue dans le lointain. Hypnotisé, je la fixais avec admiration. Je tendais une main suppliante vers la forme lumineuse qui s'approchait. Mes doigts effleurèrent la peau de sa joue, plus douce que la soie. un ange se tenait là, brillante comme le jour. C'était la plus belle jeune fille que je n'avais jamais vu, d'une beauté telle que je n'avais jamais osé l'imaginer. Elle prit ma main dans la sienne, approcha doucement son visage du mien. Tout mon corps frémit lorsque ses lèvres effleurèrent les miennes. Puis tout bascula ... Ma chute reprit avec encore plus de vitesse. Je tendis la main pour attraper celle de l'être divin mais la loupa de quelques millimètres. Mon dos fut broyé en heurtant violemment le sol recouvert de ruines et de gravats. Le ciel était rouge sang, parsemé de nuages noirs. Des bruits sourds retentissaient un peu partout, des cris de souffrance terrible, de peurs irréelles retentissaient tout autour de moi. Des coups de feu, des explosions de grenades et de mortier se rapprochaient, et je vis ce missile grandissant me fonçant dessus, remplir mon champ de vision dans un sifflement terrifiant. *BAM* Il se prit la poutre dans le crâne. Il s'était relevé brusquement et était assit sur son matelas. Il fronça les sourcils, se frotta les yeux avec ses doigts et un petit bout de papier tomba. Il se demandait d'où cette feuille provenait. Il la prit, la retourna. D'un côté il y avait un coeur ailé crayonné, de l'autre côté était marqué "Lulu 44°21'477 N 3°44'43E". Des bruits de coups de feu, des explosions de grenades et les cris continuaient au loin. *Shkling* Le vélux fut brisé, une grenade lacrymogène roulait sur le sol en bois rongé du grenier où il dormait. Les yeux commençaient à lui piquer. Il rampa à quatre pattes jusqu'à la porte. Il l'a poussa et passa dans l'ouverture, il se releva avec difficulté. Des bruits de pas retentissaient en bas des escaliers, des cris et des coups de feu les suivirent dans les appartements du rez-de-chaussée. Keil prit l'escalier et descendit d'un étage en courant, pénétra dans un appartement vide avec fracas. Il prit la porte de secours au fond de la cuisine, menant vers le vieil échafaudage au dehors. La ruelle était plutôt calme, étrangement. Les combats se concentraient dans l'avenue. Il descendit l'échafaudage précaire avec prudence.